À modèle équivalent, et malgré les subventions gouvernementales, une voiture électrique neuve coûte plus cher que son homologue thermique, ce qui tend à dissuader la plupart des automobilistes.
Cependant, il ne faut pas exclure le fait qu’à l’usage, le véhicule électrique est largement moins cher qu’un véhicule à motorisation thermique. La voiture électrique peut se révéler rentable après quelques années, mais tout dépend également du modèle choisi.
La voiture électrique au cœur de la transition énergétique
Parmi les meilleures armes permettant de ralentir les effets du réchauffement climatique figure la mobilité électrique. Sans émission, ne consommant aucune énergie fossile, la voiture électrique est considérée comme le moyen de locomotion le plus vertueux qui existe. D’ailleurs, se développent maintenant diverses solutions permettant d’alimenter la voiture électrique avec de l’énergie renouvelable. C’est notamment le cas des bornes de recharge compatibles avec des panneaux photovoltaïques.
En Europe, le développement de la mobilité électrique est un objectif commun que chaque État s’efforce d’atteindre chacun à sa manière. Cependant, quelles que soient les mesures prises, l’accessibilité de ces véhicules par rapport aux modèles de voitures classiques est la clé pour les démocratiser. Effectivement, il serait difficile de promouvoir la voiture électrique si elle n’est pas rentable et si elle exige un changement drastique dans les habitudes des utilisateurs. Pour qu’elle soit un tant soit peu attractive, son acquisition devrait représenter le même budget que celui d’un véhicule thermique et ses prestations similaires. Mais si les ingénieurs arrivent aujourd’hui à concevoir une voiture électrique aussi puissante et autonomie qu’une voiture classique, force est de constater qu’il existe encore un écart considérable entre le prix d’achat de ces deux types de véhicules.
La voiture électrique toujours plus chère à l’achat
À l’heure actuelle, la voiture électrique neuve coûterait encore entre 40 et 60% plus cher que son homologue à essence ou au diesel malgré les subventions gouvernementales. Ce prix d’achat onéreux se révèle dissuasif pour un bon nombre d’utilisateurs. En dehors de quelques exceptions telles que la Dacia Spring ou la Renault Twingo ZE, la technologie électrique reste nettement plus chère sur le marché. Cela s’explique par le coût élevé de fabrication des batteries. Ces batteries étant composées de matériaux dont le cours se montre élevé, il est difficile pour les constructeurs de maîtriser les coûts. À titre d’illustration, la tonne du carbonate de lithium est passée de 6 450 euros en 2021 à plus de 45 000 euros en janvier 2022. En moyenne, le surcoût constaté sur les voitures électriques est compris entre 8 000 et 10 000 euros. Toutefois, on ne peut pas tout mettre sur le dos de la batterie même si elle coûte vraiment cher. Selon les experts, la raison pour laquelle la voiture électrique est plus chère à l’achat est que les modèles n’existent pas toujours en version d’entrée de gamme. Les constructeurs proposent souvent leur modèle sur une finition de milieu de gamme avec un équipement pléthorique et donc bien plus cher. Ce faisant, ils visent une clientèle aisée.
Pour inciter les automobilistes à faire leur conversion, le gouvernement français a instauré un certain nombre de mesures afin de rendre la voiture électrique plus accessible. Le bonus écologique à l’achat d’une voiture électrique est récemment passé à 7 000 euros pour les particuliers lorsque le véhicule coûte moins de 47 000 euros. Quant à la prime à la conversion, cela dépend du profil du demandeur. Au maximum, l’acheteur qui met une voiture thermique à la casse peut prétendre jusqu’à 5 000 euros de prime, soit pas moins de 12 000 euros d’aides. Malgré cela, la voiture électrique reste chère. Entre un Peugeot 208 et un Peugeot e-208 à la finition équivalente, on note encore un écart de 9 000 euros une fois le bonus écologique déduit.
Le véhicule électrique promet une belle économie à l’usage
D’après les études, la voiture électrique serait en réalité la solution de mobilité la moins coûteuse si on tient compte des dépenses liées à son usage, notamment l’assurance auto, l’énergie et l’entretien. Sur 4 ans l’économie réalisée serait de 1 750 euros avec une voiture électrique neuve de taille moyenne et ce que le conducteur soit un petit ou un gros rouleur. En matière de consommation électrique, la voiture dépense en moyenne 2 à 3 euros aux 100 km si on la branche sur une borne de recharge domestique. Avec une borne rapide, il faudra compter une moyenne de 5 euros aux 100 km, mais c’est toujours moins cher que l’essence. Selon le témoignage d’un utilisateur qui recharge sa Dacia Spring à domicile aux heures creuses, il lui suffit de 1,5 euro d’électricité pour 100 km soit 15 à 20 euros pour un kilométrage mensuel estimé à 1 000 euros. Or avec son ancien véhicule, il pouvait dépenser jusqu’à 250 euros pour l’essence.
L’entretien d’une voiture électrique s’avère également plus économique dans la mesure où il y a peu d’actes à réaliser. La vidange n’est pas nécessaire et en raison du système de freinage régénératif, les plaquettes de frein sont moins sollicitées et donc plus durables. L’acception selon laquelle la voiture électrique est moins chère à l’usage est aussi valable en termes d’assurance auto. Le prix d’une assurance auto est en effet déterminé sur la base des risques. Risques qui sont moins importants en ce qui concerne les utilisateurs de véhicules électriques. Sans compter le stationnement gratuit dont les voitures électriques peuvent bénéficier dans certaines grandes villes.
La voiture électrique est-elle vraiment rentable ?
La rentabilité d’une voiture électrique dépend de plusieurs paramètres dont les aides gouvernementales qui réduisent considérablement le prix d’achat final du véhicule. Mais pour bénéficier d’une réduction plus importante, le choix devra porter sur un modèle dont le prix d’achat est inférieur à 47 000 euros. Sa rentabilité dépend aussi du coût de l’électricité estimé moins cher de 73% par rapport à l’essence, de l’entretien 35% moins cher et de la prime d’assurance auto 50% moins élevée. Si l’usager souhaite mettre en place une borne de recharge privée, il aura également droit à une subvention de l’État. Il appartient à chaque utilisateur d’évaluer la rentabilité de sa voiture électrique par rapport à ses besoins.